C h a p i t r e 1 (suite)




           - Président, commença Wynona Ryce, sauf votre respect, j'estime que le destin d'un soldat loyal, brave, qui a de nombreuses fois tiré le CDP de la mouise, mérite d'être évalué un peu plus sérieusement que par une bande de fonctionnaires sortis de l'Institut Gérontologique Parisien et vouant un culte inconditionnel à ce héros de la Justice Dômique qu'est le Juge Gardner !
           Soupir agacé du Président.
           - Excusez-moi, continua-t-elle. Quoi qu'il en soit, il a été établi que Drama Toledo est la seule victime de ce que le Conseiller Berthelot nomme un "attentat". En réalité, il en est surtout le seul témoin ! Où sont passés ses gardes du corps et pourquoi n'ont-ils pas été interrogés par ce cher Juge Gardner au cours du procès ? C'est un peu court pour prononcer un jugement d'exil permanent.
           - Le témoignage du vice-président un peu court ? interrogea Titus Berthelot. Sans doute Mademoiselle Ryce va-t-elle bientôt nous annoncer que le Président n'a plus l'âge de jouer à la politique et qu'il faudrait le remplacer ?
           - Conseiller Berthelot !!!
           - Simple projection, monsieur le Président, veuillez me pardonner. (Il fixa Wynona Ryce droit dans les yeux) Sans doute est-elle tout simplement... comment dire... émotionnellement impliquée ?
           Un grand type blond se dressa d'un bond. Il semblait sorti d'un holofilm de série B : blond, musclé, l'air martial, une petite cicatrice sur le menton.
           - C'est inadmissible ! Après celui du frère, vous faites vous-même le procès de la sœur ! Président, faites cesser cette mascarade.
           Le Conseiller Berthelot sourit.
           - Mais non voyons, Conseiller Decker, nous savons tous ici que mademoiselle Ryce, elle, est bien trop compétente pour laisser ses sentiments personnels prendre le contrôle de ses responsabilités.
           - Bon, il suffit ! s'énerva le Président. Ce débat stérile nous fait perdre un temps précieux. Conseillère Ryce, abrégez.
           - Monsieur le Président, étant donné les éléments en notre possession, je vous demande d'infléchir la Cour et de décréter un non-lieu rétroactif. Monsieur le Président, vous-même vous connaissez personnellement Edgar : il a été à votre service pendant une année complète. Comment pouvez-vous croire qu'il ait pu être mêlé à un attentat contre le CDP ?!
           - Mais quels éléments ? fit Titus Berthelot. Le rapport o-fi-ciel est bouclé et votre Rezo n'a aucune accréditation pour statuer autrement qu'en son nom propre sur quoi que ce soit. Le Conseiller Gersen ne me contredira sûrement pas sur ce point, n'est-ce pas ?
           - En effet, confirma Kevin Gersen en évitant soigneusement le regard sombre de Wynona Ryce.
           - Pas contre le CDP, Wynona, répondit Argos Stimalh. Contre le vice-président. Ceci dit, le témoignage de Drama Tolédo a convaincu le Tribunal. Pourquoi ne devrais-je pas l'être ? Je m'insurge contre toute tentative d'atteinte à la crédibilité et à la loyauté du Juge Gardner. Le rapport indique qu'Edgar est arrivé sur les lieux, a sorti ses armes et a assailli le vice-président. C'est un fait. Quand bien même il pourrait être expliqué... rien ne peux le justifier. Je ne tolérerai jamais, entendez-moi bien, JAMAIS, qu'on attente à l'intégrité physique d'un fonctionnaire, quel qu'il soit, dans l'exercice de ses fonctions ! Par ailleurs, comme vient de le confirmer Kevin, le Rezo n'a effectivement aucun crédit juridique dans cette circonscription, et aucun élément de son enquête ne saura être tenu pour valide. (Il baissa les yeux) Mais... peut-être devrais-je dire hélas, vous avez raison sur un point, Conseillère : Edgar ne nous avait pas habitué aux impasses. J'ai effectivement du mal à croire qu'il ait pu échouer à atteindre son objectif, si tant est que le meurtre de Drama Tolédo puisse être qualifié ainsi.


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